Lutter contre le froid au bivouac

DISCLAIMER :

Attention je ne suis pas une grande spécialiste! Il est des aventuriers qui affrontent des -15°C, des -20°C avec l’équipement et le moral qui va avec, des baroudeuses qui tranquillou vous traversent le Pamir en janvier ou l’Islande en février. Si je n’ai pas peur d’affronter des températures négatives, je n’ai pour ma part jamais dépassé les -10°C. Je vous livre juste les astuces que j’ai utilisé avec les moyens du bord puis les améliorations de matériel effectuées au retour.

Concernant le matos, mes avis et mes choix sont PARFAITEMENT indépendants. J’ai acheté tous les articles que je cite, je ne tire aucun avantage à en dire du bien ou du mal.

J’aime bivouaquer dans la montagne même lorsque les températures sont peu clémentes. J’ai toujours préféré affronter le froid plutôt que de me mettre à l’abri, et je l’ai parfois regretté tant j’ai claqué des dents.

Petit à petit, au fil des expériences, j’ai fait évoluer mon matériel et mes pratiques. L’idée n’est pas de faire le listing de mon équipement (même si c’est assez évident qu’on ne va pas affronter des -10°C avec un duvet confort à 15°C) mais plutôt de trouver des astuces pour l’améliorer sans en changer, ou savoir réagir quand des températures incongrûment glaciales vous tombent dessus.

Pour exemple, en février 2018, j’ai quitté mon Grand-Est un peu frisquet espérant trouver un temps plus clément dans le sud de la France… où j’ai affronté le Moscou-Paris et ses températures polaires!

Je ne détaillerais pas ici mon matériel de couchage ou mes tente mais vous trouverez le détail sous peu dans un prochain article.

Sommaire :

La tente

Aucune de mes tentes n’était « 4 saisons » à l’origine, elles ont toutes affronté des températures négatives avec quelques astuces.

Planter la tente au bon endroit

Ça semble simple sur le papier, dans les faits ce n’est pas si aisé!

Il faut à la fois se protéger

  • des regards (pas trop près de la route ni des habitations),
  • de l’humidité (pas trop près des ruisseaux),
  • et du vent

Le plus simple – si c’est possible- est souvent d’aller se cacher dans les bois , à condition que le vent ne soit pas trop violent. Dans ce cas, tant pis pour le froid, il faut mieux se mettre au milieu d’un pré plutôt que de risquer de prendre un arbre sur la tête!

On me prend parfois pour une folle quand je raconte que j’ai longé l’Afghanistan (sur la M41, une zone fort bien protégée) , que j’ai essayé de traversé l’Islande par les piste d’Ouest en Est à vélo (je n’ai pas réussi) ; honnêtement, la seule fois où j’ai eu vraiment l’impression d’avoir risqué ma vie (en dehors de la circulation routière) c’est à 14km de Béziers lorsque ma tente s’est retrouvé inondée par une nuit de grand froid.

J’avais planté rapidement avant la nuit, mal évalué le terrain cherchant à tout prix à me cacher et à me protéger du vent glacial; la neige avait fondu, l’eau avait monté.. Bref je n’ai pas bien compris comment en l’espace de quelques heures je suis passé d’un terrain enneigé mais sain (pas du tout détrempé) à 30cm d’eau; mais maintenant je me méfie!

La tente avant inondation

Disposer ses sacoches de vélo pour se protéger du vent.

Avant de coudre une toile à pourrir autour de mon double-toit, j’utilisais mes sacoches pour limiter la casse. Je repérais le sens du vent et plaçais mes sacoches pleines dans l’abside pour empêcher la bise de s’engouffrer en bas. Quand elle venait du fond, je calfeutrais avec mes sacoches vides et plates que j’intercalais entre le double-toit et la tente intérieure.

On ne va pas se mentir, si ça limite sensiblement les échanges thermiques, une toile à pourrir est autrement plus efficace!

Coudre une toile à pourrir autour de la tente

Une toile à pourrir est une bande de tissu cousue au double toit de la tente qui empêche le vent, la neige, la pluie de passer. Je pose des cailloux dessus pour qu’elle ne se relève pas avec le vent.

L’intérieur de la tente est vraiment beaucoup plus chaud, de surcroît il ne se rafraîchit pas au premier souffle d’air

Réalisation : il suffit de coudre tout autour du double-toit des bandes de tissu (les miennes font 18cm de large) de cette forme entre chaque point d’accroche :

L’intérieur du double-toit


Quel tissu? Le vieux campeur auparavant vendait des tissu pour fabriquer les tentes, c’est là que j’avais trouvé ce tissu de double-toit. Il est inutile de faire un ourlet, il ne se défait pas.

Malheureusement la vente de tissu au mètre n’existe plus au Vieux Campeur, il vous faudra donc trouver ailleurs. Une vieille tente inutilisable fait parfaitement l’affaire (vous pouvez aussi utiliser du tissu de tapis de sol, c’est juste un peu plus lourd) . Sinon vous pouvez taper « Nylon tent fabric » dans la barre de recherche d’Xtrem Textil pour avoir un choix de roi.

La toile à pourrir limite les échanges thermiques mais empêche aussi l’humidité de s’évacuer. Le bénéfice par temps froid reste incontestablement en sa faveur mais prenez garde de de vous protéger la nuit du point de rosée comme de l’humidité (voir plus bas).

Ma copine super-baroudeuse Bri m’a fait remarquer avec raison que cela aggrave la condensation. C’est parfaitement vrai! Il me faut signaler que le tissu de ma tente intérieure est en coton. C’est beaucoup plus confortable (pas de condensation) et pas d’eau qui goutte si on touche la toile, je n’en changerais pour rien au monde!

Et l’été? Les courants d’air qui nous gèlent en hiver nous rafraîchissent en été. Impossible de découdre entre chaque saison sous peine de fragiliser votre tente.

Pour ma part je change de technique selon la météo.
Si les nuits sont chaudes mais sans humidité au matin j’enlève complètement le double-toit:

Ma tente intérieure avant coloration. Elle était trop visible, je l’ai teint en noir 😀

Si les nuits sont chaudes avec risque de pluie ou d’humidité au matin je relève le double-toit de la tente en été sur le vélo de cette manière :

Le vélo tient debout grâce à cette technique

Pour garder la polyvalence de la tente Pierre propose en commentaire d’attacher les bandes de toile à pourrir avec du velcro plutôt que de les coudre.
L’idée est excellente! Je ne l’avais pas retenue car cela ajoute un peu de poids (et de couture) , mais si votre double-toit est solidaire de la tente intérieure c’est certainement la meilleure des solutions pour ne pas crever de chaud en été!

Autour du sac de couchage

Ne pas le déballer au dernier moment

Surtout si votre sac de couchage est en duvet qui se tasse plus facilement que le synthétique

En effet plus il est gonflé et plus il vous protégera.

Fermer les écoutilles

C’est l’évidence même mais je rappelle quand même que moins vous aurez d’ouverture et moins vous aurez de fuite thermique, N’hésitez donc pas à serrer les cordons.

Gaston Lagaffe- André Franquin – Couverture de Spirou n°1698 du 29/10/1970

Reculer le point de rosée

Reculer le point de rosée de la surface du sac de couchage pour que la condensation ne se dépose dessus est vraiment un point essentiel pour pouvoir supporter le froid et l’humidité nuit après nuit.

Explication : nous l’expérimentons tous les hivers. La nuit, l’humidité contenue dans l’air se dépose sur les surfaces ; l’herbe est humide au matin, les voitures trempées : c’est la rosée.

En effet, plus la température est haute plus l’air peut contenir de vapeur d’eau. Quand la température descend, l’air se sature et l’humidité contenue dans l’air se transforme alors en gouttelette qui se déposent sur les surfaces.
=> Si l’air est en contact avec une surface dont la température est inférieure au point de rosée, de la condensation se dépose sur cette surface.

C’est pour cela que nous retrouvons notre tente trempée au matin, mais aussi , et c’est plus grave : lorsqu’il fait vraiment froid notre sac de couchage n’y échappe pas non plus!

Pour reculer le point de rosée mais aussi protéger le sac de couchage (encore plus important s’il est en duvet) il suffit de poser dessus un tissu qui reculera le point de rosée et qui en prime accueillera les gouttelette se déposant!

Pour ma part je pose, en hiver ou dans les pays où les conditions ne sont pas très clémentes, deux couvertures fines en polaires sur mon sac de couchage. Celles de D4 font parfaitement l’affaire. Elles sont en polyester recyclé (bouteilles en plastique ou vieux textiles) coûtent 8 € et pèsent 281g l’unité (sans l’élastique que j’ai coupé)

Non seulement elles reculent le point de rosée à la surface du sac mais en prime c’est sur elle que l’humidité se dépose.
Par contre il faut les faire sécher dans la journée pour que l’humidité ne s’accumule pas au fil des nuits. (l’avantage de la laine polaire c’est que ça sèche vite).

Avec un sac de couchage en duvet , elles récupèrent toutes les plumes….

J’hésite encore à les coudre ensemble, et aussi à coudre un rabat pour que le bas reste bien en place même lorsque je gigote. En effet je m’enroule volontiers séparément dedans le soir pour cuisiner, une pour les jambes, une pour le buste..


Si vous n’avez rien sous la main, couvrez le duvet avec tout ce que vous pouvez.

Protéger le duvet de l’humidité

Au delà du point de rosée l’extrémité du sac de couchage a tendance à se coller à la toile de tente. Il pompe alors toute l’humidité qui s’y est déposée. Dès que le temps est humide (pluie ou neige) j’utilise ma veste en gore-tex pour protéger mon duvet. Je le ferme et j’enfile le sac de couchage dedans.

Au matin mon sac de couchage est parfaitement sec, ce qui n’est pas du tout le cas quand j’oublie de le faire!

Je protège ensuite le haut du duvet avec mes deux couvertures polaires.

Si VRAIMENT il fait très froid et que vous préférez garder votre veste pour couvrir votre buste par dessus le duvet, utilisez une sacoche vide (la plus grande possible) et enfilez le bas du sac de couchage dedans, ce sera parfaitement étanche. Ça fonctionne pour moi qui taille du 39 ce ne sera pas forcément le cas si vous faites du 45, d’autant qu’il est important de ne pas tasser le sac : moins il y a d’air moins il est chaud.

Faite attention de mettre le crochet qui retient la sacoche au porte-bagage vers le haut pour ne pas risquer de crever votre matelas.

Ça reste moins intéressant que la veste en gore-tex (l’humidité ne peut plus du tout s’échapper contrairement au gore-tex) mais pour trouver le repos par une nuit glaciale il faut y penser.

Quand Aramis se demande ce qui me passe par la tête….

Utiliser sa couverture de survie

Utiliser les couvertures de survie : pour réchauffer les pieds, pour isoler le matelas, (attention elle garde l’humidité) , pour s’isoler du sol.
Si vous avez vraiment froid vous pouvez même vous enrouler dedans à l’intérieur du duvet.

N’essayez pas une fois ouverte de la replier dans son petit sac, en prendre un plus grand, et si elle se déchire vous pouvez très bien la scotcher.

La plupart des couvertures de survie ont deux faces, une doré et une argenté. Si c’est le cas pensez à mettre

  • le doré vers l’extérieur pour lutter contre le froid
  • l’argenté vers l’extérieur pour lutter contre le chaud.


Je ne sais pas si cela a tant d’importance que ça : mes couvertures de survie (de marquer Highlander) n’ont qu’une seule face argentée et sont pourtant aux normes.

Se faire des bouillottes

Les bidons de vélos peuvent faire l’affaire. Mais attention ils fuient très facilement (surtout avec un liquide chaud à l’intérieur qui va augmenter la pression) et ce n’est pas le moment d’inonder votre duvet! La gourde Nalgène que j’utilise pour transporter l’eau (et parfois la filtrer avec un filtre à UV) est beaucoup plus fiable.

Protéger aussi l’équipement

Batterie au lithium

Les batteries au lithium-ion (téléphone, power-banks) supportent très bien le froid. Par contre elles perdent de leur capacité. Un batterie au lithium perd 10 à 15% de sa capacité à 0°C, 40% de sa capacité à -10°C

(source : https://www.fiches-auto.fr/articles-auto/electrique/s-2348-impact-des-temperatures-sur-les-batteries-de-voitures-electriques.php)

Ce n’est nullement irréversible leur capacité remontant avec les températures.

Si vous les utilisez c’est beaucoup plus intéressant de les garder au chaud ( le fonctionnement idéal étant autour de 15°C).

Je ne dors pas avec mon téléphone dans le duvet, mais si je charge mon téléphone avec une power-bank, je la garde au chaud entre mon drap de couchage et mon sac de couchage pour qu’elle ne perde pas trop de capacité.

(pour le choix de la power-banks j’ai aussi écrit cet article , le choix de la capacité n’étant pas anodin selon votre mode de chargement)

Filtre à eau

J’ai toujours avec moi un filtre sawyer .

Il va falloir que je trouve le temps d’écrire un article sur ces filtres qui ne me quittent plus depuis de nombreuses années, mais ils ont un gros défaut : ils ne supportent pas le gel.

Je n’ai d’autre solution, quand les températures descendent, de dormir avec lui. Je l’emballe donc dans deux sacs plastiques pour qu’il ne coule pas et le pose dans mon duvet.

Cuisiner par grand froid

Dans le même ordre d’idée si votre popote résistera merveilleusement bien à des températures négatives ce n’est pas le cas de votre cartouche de gaz ou de votre briquet!

Cela fait maintenant longtemps que je cuisine à l’essence (qui ne craint pas le froid):

mais cela ne fut pas toujours le cas. Si vous êtes au gaz prenez le temps de réchauffer contre vous la cartouche avant de cuisiner.

J’ai pour ma part complètement abandonné les briquets à gaz (qui ne fonctionnent pas par temps froid et qui sont très difficile à manipuler avec les mains froides) , ainsi que les allumettes qui ne s’allument plus dès qu’elles sont humides (j’ai souvenir avec Rélie d’avoir essayer d’en allumer – waterproof de sécurité de la mort-qui-tue- qui étaient complètement hors d’usage après un séjour dans une maison non chauffée…)

Les briquets suédois qui fonctionnent sous la pluie et qu’on peut manipuler avec des moufles sont – pour nous deux – la meilleure des solutions été comme hiver.

Les liquides

Ça semble évident: les liquides se solidifient avec le froid. C’est mieux d’y penser avant de se retrouver avec un bloc de glace inaccessible dans une soft-bottle.

Pour l’eau j’utilise une gourde Nalgène à goulot large (en plus de mon bidon de vélo). Je peux l’ouvrir et utiliser mon couteau suisse comme pic à glace :

Et je fais aussi attention de mettre l’huile d’olive dans une bouteille où je peux aller la pêcher à la cuillère ou au couteau :

Boire chaud

Si vous n’êtes pas en manque de combustible ou d’eau ça réchauffe bien (soupe, tisane, thé léger…) mais attention au pissou nocturne!

S’approvisionner en eau

C’est beaucoup moins facile qu’aux beaux jours. L’eau courante est coupée dans les cimetières mais aussi dans les fontaines pour protéger les canalisations. Je me rabats souvent sur les ruisseaux (d’où l’importance du filtre à eau)

On rencontre parfois ces fontaines, elles sont parfois à sec mais fréquemment ce sont les seules à fonctionner:

Avoir en réserve un plat minute ou de la nourriture qu’on peut manger froide

C’est pourtant le moment où on a vraiment besoin de se faire de la bonne cuisine revigorante mais dans les faits ce n’est pas toujours possible. Il fait parfois si froid que c’est compliqué de rester dehors à cuisiner et que la seule chose dont on rêve c’est de s’enfermer dans la tente pour se protéger du vent, du froid, voire de la pluie ou la neige.

Plutôt que de passer 30mn à claquer des dents , sustentez-vous d’un Bolino hachis parmentier (celui là est mangeable) ou un bon sandwich!

L’habillement

Des chaussettes spéciales pour la tente

Je souffre énormément du froid aux extrémités (j’ai le syndrome de Raynaud). Si mes chaussettes me serrent un tout petit peu -aussi chaudes soient-elles- mon pied se glace. J’ai donc des chaussettes spéciales pour la tente : d’antiques chaussettes de montagne, pure laine vierge, pour garder les pétous au chaud :

Rélie qui tricote aussi bien qu’elle coud m’a aussi fait de fantastiques chaussettes en mérino (d’après ce tuto : https://elisedupont.fr/schtroumpfette__trashed/). Elles sont tellement idéales que je suis en train d’apprendre à tricoter pour m’en faire : je n’en veux plus d’autres pour pédaler!

S’il fait très froid je mets les deux paires l’une sur l’autre le soir au bivouac; à l’inverse pour dormir je ne garde qu’une seule paire sinon j’ai vraiment trop chaud.

Dormir avec un bonnet

« Vilain dormeur, va! »(1838) par Honoré Daumier

Monsieur Jourdain : Quoi ? quand je dis : «Nicole, apportez-moi mes pantoufles, et me donnez mon bonnet de nuit», c’est de la prose ?
Molière – Le bourgeois Gentilhomme- 1670

Gardez donc votre bonnet le soir sous la tente (la tête est grandement vascularisée, nombre de calories s’échappent par le crane) mais aussi pour dormir. Même si le bonnet de nuit n’est plus aussi à la mode qu’à l’époque de Monsieur Jourdain il est pourtant extrêmement confortable par temps froid!

Et si le bonnet vous tient trop chaud vous pouvez opter (comme mon copain Kermit Pérégrine) pour un bandeau ou un buff 😉

Dormir tout habillé, se recroqueviller

C’est l’évidence mais je rappelle quand même qu’on peut très bien dormir tout habillé. La règle est simple et je l’ai appliquée de nombreuses fois : si vous avez froid couvrez vous avec tout ce qui est possible! Tous les vêtements à disposition mais aussi le sac de transport du vélo, le sac d’emballage de la tente, du duvet, les drybags voire les sacoches!

Essayez tout de même de ne pas tout tasser à l’intérieur du sac de couchage: plutôt que multiplier les couches à l’intérieur, laissez en pour l’extérieur aussi.

Recroquevillez vous dessous pour avoir le moins de déperdition de chaleur possible.

Limiter la transpiration

Chaque nuit notre corps évacue de la vapeur d’eau , faites attention de ne pas en rajouter en vous couvrant outrageusement de peur d’avoir froid.

Si les températures montent dans la nuit , prenez le temps d’enlever des couches vous n’en dormirez que mieux. Ouvrez tout de suite votre duvet ou desserrez la capuche si vous avez trop chaud.

En vrac :

Je ne vais pas tout détailler mais je donne les grandes lignes que je suis.

La laine de mérinos est une excellente solution…si vous le supportez. La laine garde des propriété d’isolation même humide et le mérinos est incroyable car il n’a pas d’odeur même après plusieurs jours. Malheureusement en dehors des pieds je ne le peux absolument pas en porter (ça me démange horriblement)

Gardez à l’esprit que plusieurs couches fines sont plus chaudes qu’une épaisse. C’est la couche d’air entre chaque vêtement qui augmente le pouvoir calorifère. Pensez à les multiplier.

Songez aussi qu’il est compliqué de se déshabiller complètement dans le froid, il est plus facile de rajouter ou d’enlever une couche.

Préférez donc les gilets plus faciles à enfiler qu’un pull-over, nul besoin de retirer le casque ou le bonnet.

De la même manière pour les jambes je préfère partir avec un cuissard court , s’il fait froid j’enfile un collant de running par dessus. S’il fait très froid je rajoute mon bas de K-Way. Ça couvre toutes les situations de +40°C à -10°C.

Divers

Se protéger du froid qui vient du sol

Si votre matelas de couchage n’est pas assez isolant vous aurez beau vous couvrir vous aurez froid quand même. Il faut dans ce cas entasser sous vous tout ce qui peut vous protéger : vêtements, sac, sacoches, multiplier les couverture de survie….

Ne pas s’éloigner de la tente sans avoir enregistré l’emplacement précis du bivouac sur votre téléphone!

Cela semble complètement absurde mais par deux fois j’ai risqué l’hypothermie car je m’étais trop éloignée de la tente et dans la nuit noire je ne la retrouvais plus!

La première fois fût cette fameuse nuit à coté de Béziers où ma tente a été inondée. Je suis sorti de toute urgence dans la nuit noire pour trouver un endroit sec où replanter. Quand je l’ai trouvé je n’avais plus AUCUNE idée de là où était ma tente! Heureusement un catadioptre du vélo a réagi à ma lampe électrique et m’a permis de regagner mes pénates.

La seconde fut au Kirghizistan, en septembre le temps était fort frisquet. Je me suis levé en pleine nuit pour trouver des pierres à poser sur la toile à pourrir et me suis un peu trop éloignée Ma petite tente planquée au milieu des arbustes était presque invisible j’ai bien cru ne plus la retrouver!

Depuis, sauf pour un nocturne petit pipi à coté de la tente, je prends systématiquement mon téléphone avec moi . Comme j’indique chaque soir mon emplacement de bivouac avec un point sur Locus Map (j’ai ainsi tous mes lieux de bivouac notés depuis plusieurs années) il me suffit de m’orienter pour retrouver ma tente.

Tout faire sécher à la moindre occasion

Je termine cet article avec le conseil qui est certainement le plus important: faire sécher!

L’humidité diminue considérablement le pouvoir calorifère de vos équipements. Faites donc tout sécher, tout le temps et à la moindre occasion , idéalement tous les jours , vous n’en aurez que plus chaud la nuit.

Autres techniques de baroudeuses/eurs :

Bri (super-baroudeuse hors pair! ) fait de l’exercice pour se réchauffer avant de se coucher. Et hop! Flexions et pompes pour une nuit bien chaude . Je garde l’idée pour les prochaines nuits si mes astuces ne suffisent plus 🙂

Marie B , elle, voyage avec une bouteille thermos pour pouvoir boire chaud en toute occasion.

Jean-Luc nous propose de manger des protéines, comme elles sont plus difficiles à assimiler le corps va produire de la chaleur lors de la digestion.

Je n’en avais aucune idée! Je vais expérimenter c’est très intéressant à savoir!

Si vous avez d’autres techniques pour affronter les températures négatives au bivouac merci de les partager avec nous en commentaire.

27 commentaires sur “Lutter contre le froid au bivouac”

  1. Attention, incohérence sur les faces de la couverture de survie coté doré extérieur…
    essaye la couverture polaire à l’intérieur du duvet
    couverture de survie en extérieur

    1. Merci Xavier on ne se relit jamais assez! 🙏 Je viens de corriger
      Sinon la couverture polaire à l’intérieur du duvet c’est bien si le duvet n’est pas assez chaud (c’est la technique de mon homme) mais cela ne recule pas le point de rosée sur l’extérieur du duvet alors que le point le plus important.

      1. pour se souvenir du cote de la couverture de survie c’est qaund la couverture est sur nous on voit l effet : si tu vois du dore c’est le soleil il va rechauffer et au contraire si tu vois la face argenté c’est la neige par ex et donc cela va te refroidir

  2. un petit truc, je n’arrive pas à me réchauffer si je me couche en ayant froid, alors tant pis, je bouge, fais des pompes ou des flexions etc pour me réchauffer avant d’entrer dans mon duvet! Et là, c’est chaleur immédiate !

    1. Eh eh super astuce! Je la garde pour les prochaines fois si je n’arrive pas à me réchauffer. Merci beaucoup ! (je l’insère dans l’article en te créditant 🙂 )

  3. Article super interessant, merci!
    Une interrogation cependant sur l’orientation des couvertures de survie: « doré vers l’extérieur pour lutter contre le chaud et l’argenté vers l’exérieur pour lutté contre le chaud. » quel est le sens pour lutter contre le froid?

  4. je rajoute que par temps froids je voyage avec une thermos
    le soir lors du diner je fais chauffer de l eau : au mieux le lendemain matin c’est chaud et je peux boire mon the au pire c’est tiède mais cela chauffera plus vite que de commencer par casser la glace . Je refais le plein d eau chaude avant de pârtir pour pouvoir boire chaud dans la journée sans tout déballer

    1. Merci Marie.
      Oui c’est une bonne idée (je vais le mettre dans l’article).
      En ce qui me concerne ça rajoute trop de poids pour l’usage que j’en ai mais je me souviens au Pamir avoir croisé une voyageuse à vélo qui utilisait la même astuce 😀

  5. Un Warmshower anglais que j’avais accueilli au début de son tour du monde à l’entrée de l’hiver alors qu’il se dirigeait vers l’Autriche me disait qu’il brûlait des bougies chauffe-plat dans sa tente et que ça faisait remonter la température de quelques degrés. Je n’ai personnellement jamais testé.

  6. une tisane avant d’aller au lit. le gingembre facilite la circulation sanguine et lutte contre le froid aux extrémités. Il existe des granule homéopathiques contre la sensation de froid. Je travaille dehors. Au début de l’hiver, je laisse refroidir mes mains jusqu’à la débattue, Puis je les réchauffe dans ma veste, ensuite je peux bosser sans gants jusqu’à -20, s’il n’y a pas de vent et sans toucher de métal.

    1. Merci!
      Ca tombe bien j’adore le gingembre! C’est une super idée , je vais me faire aussi du gingembre confit maison extra fort avant de partir MIAM!

  7. Merci pour tous ces bons conseils. Pour le syndrome de Raynaud, j’utilise depuis cet hiver cette formule trouvée sur internet et elle m’a fait le plus grand bien (g = gouttes, pas grammes) : 30 g d’huile essentielle de cyprès de Provence + 30 g d’he de gingembre + 30 g d’he de basilic + 30 g d’he de lemongrass + 120 g d’huile végétale de calophylle linophyle. Tester un peu dans un endroit non délicat avant de vraiment utiliser le mélange (si allergie). Je m’en mets quelques gouttes sur les pieds et les mains, surtout les doigts, et je frotte énergiquement et dans mon cas c’est parfait, c’est le SEUL truc efficace jamais testé pour moi. Plusieurs fois par jour si besoin. Moins cher et moins encombrant, on peut essayer seulement 2 g d’he de cyprès de Provence ou 2 g d’he de thym à thujamol (pas testé). Gants, sous-gants, sur-gants, chaussettes, couvre-chaussures en néoprène 3 mmm, rien pour moi n’a été aussi efficace (évidemment l’un n’empêche pas l’autre).

    1. Merci!
      Personnellement je ne suis pas du tout une adepte des huiles essentielles. Avec l’age je me mets à faire des allergies , du coup j’évite soigneusement 🙁

  8. Pour terminer le post précédent : évidemment je prépare mon mélange chez moi. En plus il sent bon et masque l’atroce odeur que donnent aux mains les gants en néoprène.

    PS : tu as oublié de rectifier suite à la remarque de Xavier (tu as laissé à l’extérieur à la fois le doré et l’argenté de la couv de survie)
    Merci encore, ce site est génial, j’adore 🙂

    1. Non non j’ai bien corrigé, c’est bien le doré vers l’extérieur contre le froid
      l’argenté vers l’extérieur pour lutter contre la chaleur;)
      Et un grand grand merci pour le compliment <3

  9. Merci pour ces précieux retours d’expérience !
    Pourrait-on mettre les toiles à pourrir en place avec du velcro cousu en bas du double toit ? L’intérêt serait de pouvoir les installer ou les retirer facilement en fonction des besoins… J’ai une vieille tente qui peut faire ça.(non, pas une vieille tante !)

    1. Merci Pierre pour le compliment.
      Et oui! Vous avez soulevé un point qui m’a turlupiné longtemps, car j’ai pas mal hésité à mettre du velcro.
      Je pense que c’est parfaitement possible que ça a beaucoup d’avantage mais quelques inconvénients. C’est en effet fantastique pour la polyvalence de la tente, par contre ça rajoute un peu de couture et aussi un peu de poids.
      J’avais hésité pour cette tente mais ce qui m’a retenu c’est surtout la peur que tout s’arrache par vent violent : en Écosse ou en Islande j’ai souvent affronté des tempêtes et je pense que des lais pas trop lestées ce serait envolées.
      Comme cette tente s’aère facilement en relevant le double-toit je n’ai pas retenu l’idée.
      Par contre pour la tente D4 que j’utilise avec mon homme c’est quasiment impossible de désolidariser le double toit de la tente intérieur. Dans ce cas la solution des velcros serait VRAIMENT un gros plus!
      Encore merci pour cette réflexion, je l’insère dans l’article 😉

  10. Encore un article « mine d’or », rempli de trucs et astuces forts utiles. Vous nous gâtez !
    J’ai fait l’acquisition il y a deux ans d’une bouteille isotherme de marque Laken
    (https://www.cyclo-randonnee.fr/bouteille-isotherme-259/bouteille-isotherme-laken-petit-goulot-2027.html), d’une capacité de 500ml.
    Depuis, je ne connais plus l’eau glacée en hiver ou bouillante en été lors de mes pérégrinations.
    Même si cela alourdit un peu (encore) le paquetage, c’est un réel confort dont je ne passe plus.
    De plus, en remplissant sa/ses bouteilles isotherme/s le soir avant de se coucher, plus de soucis de glace dans les bidons 😉
    Comme dit si bien la sagesse populaire :

    Petit déjeuner la veille au soir anticipé
    Le lendemain, bonne humeur partagée

    Merci à toutes les deux pour ces chouettes articles

    1. Merci beaucoup Guy pour tes si gentils compliments !
      Sinon oui c’est absolument parfait les contenants isothermes .. mais ton commentaire suivant aurait pu être ma réponse 😀
      Je pense que si j’étais vraiment certaine de partir dans des températures polaires j’en emmènerai une avec moi!

  11. Je suis allé comparer le poids de la bouteille isotherme avec une Gourde de 750 ml en plastoque :
    gourde classique 750 ml : 86 grammes
    Laken 500 ml : 256 grammes

    Il y a quand même une différence !

    Quand on aime, on ne pèse pas 🙂

  12. Bonjour,

    très bon article, une autre astuce, manger des protéines, comme elles sont plus difficiles à assimiler le corps va produire de la chaleur lors de la digestion.

    1. Merci Jean-Luc, je n’avais absolument aucune idée de ça!
      C’est très intéressant à savoir, je le rajoute dans l’article (en te créditant)
      Encore merci!

  13. Merci pour tous ces conseils !
    Pour remplacer le mérinos, je conseille le MOHAIR ! Mêmes propriétés, mais issu de poils de chèvres 😉 j’en suis tombée amoureuse.
    Préférer le mohair français, souvent plus doux que ses homologues étrangers.

    1. Bonjour Trignan et merci pour les compliments!
      Le gros problème du mohair reste la maltraitance animal. Pour le merinos il existe des labels et des pays dont on a l’assurance que le mulesing n’est pas pratiqué (il faut surtout éviter l’Australie où il est largement pratiqué ). Pour le Mohair il vient essentiellement d’Afrique du sud qui pose beaucoup de problème en matière de souffrance animal…
      PETA a lancé une alerte mondiale concernant le mohair et nombre de marques ont décidé de ne plus l’utiliser… je ne me vois pas le conseiller , à moins d’avoir un label ou une provenance à recommander….Si vous en connaissez je serai ravie de l’insérer dans l’article

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