En ce qui me concerne, je prefère de loin dormir dans un hamac que dans une tente, ce qui n’est possible que si vous voyagez dans un endroit avec une vegétation qui s’y prête. Je gagne un peu de poids par rapport à ma tente mais ce gain ne fonctionne que si l’on voyage seule. En effet, on ne partage ni son hamac (même s’ils sont parfois annoncés « deux places ») ni son tarp (nom masculin, abréviation de tarpolin). Ainsi, si vous voyagez en couple, vous multipliez votre matériel quand vous n’auriez qu’une seule tente à transporter.
A la différence de la tente, il n’est pas nécessaire d’investir dans du matériel de haute technicité pour voyager léger. Le hamac deux places de chez decathlon (cordes incluses) n’est pas le plus léger du marché (950g) mais il est très confortable et ne coûte que 25 €. Le modèle une place à 10 € est également parfait mais je vous conseille de changer de cordes. Vous trouverez pléthore de modèles en ligne : le hamac n’est pas le matériel le plus compliqué à trouver. Ce n’est pas le cas du tarp.
Malheureusement, cette même enseigne a récemmment retiré de ses rayons le tarp vert Quechua qu’elle commercialisait depuis de nombreuses années au même prix (25 €) et qui reste à mes yeux le meilleur combo poids/prix/surface (je mettrai prochainement en ligne un tuto de fourreau poid plume afin de protéger les extrémités du hamac de la pluie, et éviter d’embarquer trop poids avec un grand tarp).
Leur dernier modèle est moins cher (20 €) et – pour une raison que je ne m’explique pas – plus lourd alors qu’il est plus petit que l’ancien ! Il est, en effet, annoncé à 1 kg sans les mâts (285 x 285 de forme hexagonale) quand le mien pèse 650 g. (290 x 285 de forme rectangulaire, soit une surface plus importante). Il existe bien évidemment d’autres modèles sur le marché mais, en dehors des modèles de D4 la plupart sont très chers (voire hors de prix). Après en avoir testé plusieurs, je suis, à chaque fois, revenu à mon vieux tarp Quechua qui est assez grand non seulement pour protéger mon hamac mais également mon biclou que je pose juste à coté de moi la nuit et qui me sert de porte manteau et surtout de porte chaussures. Je les accroche sur les pédales à portée de main de sorte que je n’ai pas besoin de poser le pied à terre pour les attraper puis les chausser quand je sors de mon hamac (et j’ai l’assurance de ne pas y trouver de limaces…).
Il y a mille et une façon de monter un tarp, il y a tout autant de tuto : en tente, en abri, en pyramide, en montage fermé, en demi-tipi etc. Vous les trouverez tous sur internet sans aucune difficulté, je vais me contenter de vous indiquer celle que j’utilise au dessus de mon hamac et les trois noeuds que ce montage recquiert.
Mon matériel :
- un tarp (il est souvent livré avec ses cordes),
- une cordelette de 10 mètres de long de 3 ou 4 mm (ne la coupez pas : si les troncs d’arbres sont très épais, vous en aurez besoin) qui constituera votre faitière,
- 60 cm environ d’une cordelette de 2 mm d’épaisseur,
- des cordes de tente si le tarp est livré sans corde ou si elles sont de mauvaise qualité comme l’étaient celles livrées avec le tarp Quechua. J’ai trouvé les miennes ici et elles sont géniales (très rapide à fixer et réfléchissantes même dans la nuit noire),
- 4 sardines,
- 4 petits bouts de bois que je ramasse par terre (un pour chaque noeud).
- facultatif : 4 petits élastiques ou des rondelles de chambre à air.
Le processus est très simple : on va fixer entre deux arbres (pour les choisir, je compte cinq grands pas) une corde faitière (celle de 3 ou 4 mm) sur laquelle on va poser le tarp, le fixer à ses deux extremités puis tendre les coins pour l’ouvrir.
La première fois que je suis partie dormir seule dans les bois avec mon hamac, je n’étais pas très sure de me souvenir de tous les noeuds alors j’avais pris en vidéo mon fiston qui montait son tarp les yeux fermés. Le plus simple, c’est de vous les montrer ; je ne ferai pas mieux. Ces noeuds sont non seulement surs mais ils se défont rapidemment, même avec des gants, ce qui n’est pas négligeable en hiver !
Premier arbre, premier noeud :
Si vous êtes droitier, pensez bien à mettre le brin libre à droite, si vous êtes gaucher, vous faites l’inverse de la vidéo 😉
J’aime avoir de la lumière, donc je fixe mon tarp le plus haut possible (mais en tenant compte de ma moustiquaire).
A moins que l’arbre ne soit énorme, je fais souvent plusieurs tours de corde avant de le faire le noeud et quand le noeud est fait, je n’hésite pas à le sécuriser (ce qui nécessitera alors d’ôter ses gants pour le retirer) :
Il faut ensuite tendre la corde au second arbre : inutile de tirer dessus, il suffit de tendre la corde d’un coté puis de l’autre de la façon suivante :
Une fois que votre corde est bien tendue, il ne reste plus qu’à la nouer, sans oublier d’ajouter un bout de bois dans la boucle finale pour la sécuriser, ce que la vidéo ne montre pas.
Voilà, vous obtenez un noeud final qui ressemble à cela (après avoir serré la boucle sur un petit bout de bois pour la sécuriser) :
Voilà, maintenant que votre corde est tendue entre les deux arbres, vous posez votre tarp dessus et vous y fixez ses extrémités avec deux noeuds de Prusik (avec un seul « s », du nom de son inventeur, le dr Karl Prusik même si on prononce « prussik »).
Vous prenez environ 15 centimètres de cordelette de 2 mm que vous nouez pour former une boucle que vous fixez ensuite sur votre faitière :
Le noeud de Prusik est un noeud autobloquant : il suffit de passer l’extremité de la boucle dans l’oeillet de votre tarp, d’y glisser un batonnet de bois puis de faire glisser le noeud le long de votre faitière pour tendre le tarp, une fois l’opération réalisé avec le deuxième oeillet le tarp est fixé :
Une fois ces noeuds en place, vous ne les défaites plus. Pour retirer le tarp, il vous suffira d’enlever les petit bouts de bois et de ranger votre corde sans ôter les noeuds.
Il vous reste à tendre les quatre coins du tarp. Comme j’aime la lumière, je les fixe le plus haut possible, idéalement aux arbres ou aux branches alentours. Pour la même raison, si je dois les fixer au sol, j’utilise (quand je le peux) toute la longueur de la corde.
Bien évidemment si la pluie se mêle au vent ou si je veux faire ma toilette en toute intimité, je peux parfaitement descendre les quatre coins du tarp pour m’isoler beaucoup plus efficacement.
Si vous plantez des sardines, n’oubliez pas de passer votre corde dans la boucle de la sardine pour la retrouver aisément… (que ceux qui n’ont jamais perdu une sardine lève le doigt…)
Enfin, j’ai toujours avec moi quelques petits élastiques ou des chambres à air coupées en rondelle : s’il y a du vent (ou si vous manquez de longueur), cela stabilise ou simplifie le montage.
Voilà le résultat avec deux cordes dans les arbres (à droite) et deux cordes fixée au sol dans toute leur longueur (à gauche) : il me reste un bel espace non seulement pour tendre mon hamac mais aussi pour protéger mon biclou de la pluie ou manger au sec.
Et pour récapituler, voilà la vidéo complète du montage (sans chichi et sans mise en pli 😉 Vous verrez que c’est bouclé en à peine 6 minutes… incluant le temps de trouver des petits bouts de bois par terre !
Amusez-vous bien et n’hésitez pas à partager astuces et bidouilles !
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Convaincu par l’article et ayant reçu mon hamac d’occaz ce matin, j’ai été acheter un tarp à 25€ et de la cordelette chez D4 pour tester tout ça ce midi. Finalement, les sangles livrées avec le tarp son largement suffisantes pour le tendre au dessus du hamac sans avoir besoin de faitière, ni de faire de noeud compliqué ! Je garde l’article (et mes 20m de cordelette) sous la main au cas où elle finissent par casser !
Et merci pour toutes les bonnes infos au passage 👌
Bsr, c’est quoi le petit bidule rouge qu’il y a au bout du tendeur du tarp? Où Peut on en trouver ? Merci d’avance
Bonjour,
Si j’ai bien compris ce qu’était le « petit bidule rouge », il s’agit de cet équipement : https://www.amazon.fr/Triwonder-daluminium-tendeurs-Ajusteur-randonn%C3%A9e/dp/B06XW3V4DM.
Il doit être en vente ailleurs mais je n’ai pas cherché.