Faire ses propres cordes de hamac en dyneema

Avertissement

Test PARFAITEMENT indépendant. J’ai acheté tous les produits que je cite dans cet article, je n’ai aucun lien avec les sites web mentionnés, je ne suis pas payée pour écrire cet article, les liens indiqués ne m’apportent aucune contribution d’aucune sorte et je ne tire absolument aucun avantage à partager mes méthodes.

Enfin, les cordes de suspension sont un élément de sécurité : si vous souhaitez les fabriquer vous-même cela reste sous votre entière responsabilité.

L’idée de faire mes cordes de hamac est née d’un double constat. D’une part, les premières cordes que j’ai utilisées (qui étaient vendues avec le hamac double décathlon) étaient extrêmement pratiques mais lourdes (310 g.) et vraiment volumineuses. D’autre part, les modèles dans le commerce ne me plaisaient pas en dépit de quelques belles découvertes qui méritent sans doute que l’on s’y arrête. Il en est notamment ainsi du « Hammock Suspension Kit » d’Exped qui est d’un des plus légers du marché avec un poids global de 130g. et qui offre une longueur de 3,50 m par corde pour un prix total de 24 €.

Si vous aimez un hamac « mou », ces cordes vous conviendront peut-être (mon fiston les adorait). En ce qui me concerne, j’aime dormir dans un hamac bien tendu et malheureusement la sangle utilisée dans le kit Exped est trop élastique pour moi. L’effet « ressort » me dérange et la tension obtenue insuffisante pour mon confort.Comme je ne trouvais pas mon bonheur, je me suis donc penchée sur la question et en utilisant la technique de matelotage bien connu des voileux, je me suis confectionnée des cordes, très simples à installer, très solides et légères qui me conviennent parfaitement.

Je partage le mode d’emploi de ces cordes avec cependant quelques mises en garde préalables : les cordes de suspension sont un élément de sécurité qu’il ne faut pas négliger. Les fabriquer importe de connaître non seulement leur résistance mais également leur faiblesse : un nœud sur une corde diminue sa résistance de façon très significative (en moyenne de 50 % mais en fonction des nœuds cela peut être davantage encore). Il en est de même avec les points d’arrêts. Par ailleurs, les nœuds à proprement parler sont à proscrire sur les cordes en dyneema pour la simple et bonne raison qu’ils ne tiennent pas : la fibre est si lisse qu’ils n’offrent aucune sécurité.

Quel type de corde ? j’utilise du dyneema qui allie beaucoup de qualités : il est plus résistant que l’acier en restant particulièrement léger (davantage que du polyester à volume égal) il est très résistant aux UV, à l’humidité, a une capacité d’absorption de l’énergie élevée et une très faible élongation. Vous pouvez également ajouter qu’il n’absorbe pas l’eau et reste léger même par conditions humides et pour terminer de séduire les voileux, il flotte !

Après avoir fabriqué mes premières cordes dans un dyneema classique, j’ai opté pour une tresse avec une bonne résistance à l’abrasion car, sauf à ne fréquenter que des forêts de hêtres (dont chacun sait que l’écorce est douce comme la peau de bébé), il n’est pas rare qu’elles perdent quelques fibres sur les troncs des arbres où elles se frottent.

La qualité que j’ai choisie est celle-ci  » Cordage à mateloter pour transfilages/lashings/brêlages, usage fréquent, Dyneema® | bonne résistance à l’abrasion » dont les charges de rupture sont particulièrement importantes (1.890 kg pour une corde de 5 mm., 2.700 kg pour du 6 mm.) mais il ne s’agit pas du seul fournisseur sur la place.

Quel diamètre ? Après avoir fait des cordes en 6mm, j’ai désormais opté pour du 5mm qui est léger et dont la charge de rupture (1.890 kg) me semble suffisante pour mon poids et mon usage, étant entendu que la présence d’entrelacements dans le cordage lui fait perdre une partie de sa charge de rupture.

Quelle longueur ? Ce n’est pas une question anodine car la longueur dépend non seulement de l’écartement des arbres (sachant qu’un hamac fait environ 3 mètres de long, souvent plus avec les manilles et cordages de bout) mais aussi du diamètre des arbres. Dans certaines forêts domaniales, il vaut mieux prévoir une bonne longueur ! Chacune de mes cordes fait 2,50 m. et je n’ai jamais eu besoin de davantage (mais j’ai une corde de sécurité supplémentaire que je vous décris à la fin de ce billet).

Pour quel poids ? Pour deux cordes de 2,5 m chacune, le poids final est de 130 g. avec de la tresse dyneema de 5 mm et de 215 g. avec de la tresse de 6mm.

Matériel nécessaire :

  • 10 mètres de dyneema (5 ou 6 mm) pour 2 cordes de 2,5 mètres de long
  • Un épissoir (j’ai acheté le mien – de 18,5 cm- chez Ino-rope pour 5,50 €)
  • du fil à surlier (en polyester) ou de l’adhésif d’électricien.
  • Une pince (pour tirer le fil à surlier)
  • des ciseaux
  • un briquet

Le coût de mes cordes en 5mm. est d’un peu plus de 30 € (31,10 € ce jour – un peu moins à l’époque – si je ne compte pas le fil à surlier et l’épissoir que j’utilise pour beaucoup d’autres réalisations).

Comment ?

  • Stabiliser les extrémités

Vous commencez par couper votre corde de 10 mètres en deux pour en faire deux cordes de cinq mètres que vous pliez en deux. Avant toute manipulation, il convient de stabiliser l’extrémité de chacune de cordes, soit avec de l’adhésif (c’est le moins cher et le plus rapide mais c’est moche), soit en faisant une surliure pour éviter qu’elles ne s’effilochent.

Il y a moult tutos sur Youtube sur la façon de faire une surliure. En ce qui me concerne, je prends -pour chaque extrémité – 40 cm de fil à surlier en polyester (je n’utilise pas de fil à surlier en dyneema pour ce nœud, il glisse tellement que cela rend l’opération beaucoup plus compliquée). Même si ce n’est pas préconisé, je fais un premier nœud simple autour de la corde avec le fil à surlier pour maintenir en place la boucle. Puis je l’enroule, en exerçant une tension la plus forte possible, autour de la tresse sur 1 à 1,5 cm avant de passer le fil à surlier dans la boucle finale puis de tirer l’extrémité de celle-ci avec une pince pour faire rentrer le bout de la boucle de 0,8 à 1 cm (dans votre enthousiasme faite attention à ne pas la faire entièrement ressortir à l’autre extrémité sous peine de voir disparaître le beau tortillon bien serré).

La description est laborieuse mais je vous assure que c’est un nœud qui ne présente aucune difficulté !

Une fois le nœud effectué, il faut araser l’extrémité au briquet (souvent je commence aux ciseaux et termine au briquet). Faites quand-même attention de laisser un peu de matière au bout de votre corde sinon votre surliure risque de se défaire très vite.

  • Enchaîner les épissures

Il convient de déterminer quelle longueur libre vous souhaitez conserver. Si vous ne fixez vos cordes que sur des arbres centenaires, vous pouvez en conserver libre une grande longueur. En revanche, sur des troncs plus fins, vous serez obligé d’entortiller votre corde trois ou quatre fois autour de celui-ci pour pouvoir la fixer. En ce qui concerne, je laisse 40 cm de libre ce qui convient à tous les troncs, étant entendu que je n’hésite pas à faire plusieurs tours s’ils sont fins.

A 40 cm du milieu, j’assouplis donc ma tresse dyneema en détendant les fuseaux de la tresse, je fais passer l’épissoir au milieu de celle-ci en essayant de garder l’intégrité des fuseaux et j’insère la seconde tresse dans l’épissoir pour la faire ressortir après avoir traversé la corde :

Et je recommence immédiatement dessous, c’est cette succession des deux transfilages qui va bloquer la cordes lorsque vous y accrocherez votre hamac. Pour mes premières cordes, je répétais trois fois cette opération, dorénavant, je me contente de deux passages :

Vous recommencez la manipulation un peu plus loin selon que vous aimez disposer de points d’accroches plus ou moins rapprochés. En ce qui me concerne, j’espace de 5 ou 6 cm. la distance entre les « nœuds » car j’aime avoir un hamac tendu, cela me permet d’ajuster une tension minimale à mon goût.

Parvenu au bout des cordes, vous enchaînez 3 ou 4 passages et votre première corde est terminée !

Il ne vous reste plus qu’à recommencer l’opération avec la seconde tresse de 5 mètres et vous voilà détendeurs de deux cordes aussi solides qu’élégante de 2,5 mètres chacune pour accrocher votre hamac en un tour de main !

Le matelotage, mais encore ?

Le matelotage est un technique souvent ignorée des randonneurs et c’est bien dommage car il y a grand avantage à l’utiliser pour parfaire son matériel.

J’ai, par exemple, réalisé en quelques rapides manipulations une rallonge hyper légère (40g.) et extrêmement résistante pour mes cordes de hamac :

Ma rallonge de secours

Pour faire une épissure autobloquante, il suffit d’insérer au centre de la tresse (soit avec une aiguille creuse, soit avec une aiguille à long chas) l’extrémité de la tresse sur une longueur comprise entre 50 et 80 fois le diamètre de la tresse dyneema. Elle se serre toute seule dès qu’elle est en tension. J’ai fait deux petits points de fixation uniquement pour empêcher de sortir la tresse en la manipulant sans tension.

J’ai également toute une série de manilles textiles qui ne pèsent que quelques grammes et qui sont d’une solidité à toute épreuve (et que j’ai rangées tellement précieusement que ce n’est qu’ultérieurement que je vous les mettrai en photo 😉 ou une corde sans fin que j’utilise pour fixer les anses des sacs sur mes cordes. J’utilise également les nœuds de sifflet de bosco pour accrocher mes lampes dans ma moustiquaire (un prochain tuto est prévu sur quelques astuces de montage autour de la moustiquaire 2.0).

Bref, en fonction de vos besoins et de vos usages, le matelotage est une technique qui pourrait intéresser, à mon sens, plus d’un randonneur dont vous êtes peut-être.

Un dernier mot pour vous indiquer que Youtube regorge de tutos de tout poil sur le matelotage ; en ce qui me concerne j’apprécie particulièrement ceux de la chaîne Ino-Rope et pour le nœud de sifflet de bosco cette vidéo dont je ne comprends pas un traître mot mais qui présente une méthode extrêmement simple à reproduire.

1 commentaire pour “Faire ses propres cordes de hamac en dyneema”

  1. Retour de ping : Ressources pour l’atelier sacoche – Biclous et bidouilles

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