Ressources pour l’atelier sacoche

Ce billet constitue le support de l’atelier sacoches animée par Béatrice, Marie et Rélie lors du 36ème festival international du voyage à vélo organisé par CycloCamping International. Nous avons essayé de mettre en ordre tout ce qui a été abordé mais comme nous ne sommes vraiment pas douées pour le rangement, le billet conserve la forme originale de l’atelier : son caractère un peu foutraque 😉
Il est mis à jour régulièrement en fonction des liens que je trouve, de vos commentaires ou des astuces auxquelles je pense.

Variété des sacoches

Outre les différentes sacoches que l’on trouve sur ces pages, il nous a semblé plus que profitable de vous présenter les précieuses sacoches que Béatrice conçoit et fabrique et que malheureusement elle n’a pu toutes présenter lors de l’atelier :

Astuces générales :

Bon à savoir : plus une machine à coudre est vieille, plus elle est puissante (et solide)… s’il vient à votre oreille que telle ou telle personne ne sait que faire de la machine à coudre de sa mère ou de sa grand-mère, tendez l’autre oreille ;). Et si vous souhaitez investir dans une machine à coudre, vous trouverez sur la toile des articles dédiés, comme celui-ci par exemple (attention, les modèles ne sont pas toujours suivis, n’hésitez pas renouveler vos recherches).

En préambule, il n’est pas inutile de rappeler que l’imperméabilisation est clairement la chose la plus compliquée à réaliser et, à notre sens, le mieux est d’oublier d’en faire une fin en soi. Une couture n’est jamais étanche, sauf à poser une bande siliconée ou autre au dessus… laquelle ne tient jamais si vous ne disposez pas de moyens industriels pour la fixer. Le plus simple est d’utiliser à l’intérieur de la sacoche des drybags (ou des sacs poubelle de tri transparent, pratiques, solides mais vérifiez, cependant, qu’ils soient sans insecticide ! – certains sacs poubelles sont traités).

Les matériaux de base :

Ainsi que cela a été exposé, ils sont divers et variés autant dans leur composition que dans leurs origines : il est possible de recycler beaucoup de matériel de camping (même très anciens), Béatrice utilise quant à elle des bâche publicitaires qu’elle récupère auprès des municipalités (c’est splendide !!), vous pouvez aussi admirer les sacoches d’Yvan confectionnées dans cette matière en fin de billet.

Nous récapitulons les informations échangées au cours de l’atelier qui ne sont bien entendu pas exhaustives :

La caverne d’Ali Baba de Rélie : cordura, nylon ristop, crochets, élastique, fils, œillets, rivets, le plus grand choix de zip que je connaisse, etc. : https://www.extremtextil.de/en

Les tissus :

Béatrice trouve de la toile de tente chez Toto shop (celui d’Argenteuil) : https://www.toto.fr/

Le cordura rouge avec lequel Marie a fait toutes ses sacoches de bikepacking vient du site : https://www.tissusactifs.fr/Cordura-Ripstop-5-x-5-mm (le prix a augmenté depuis ses dernières réalisation).

Rélie se fournit donc principalement chez extrem textil : il ne faut pas hésiter à y aller régulièrement, il y a souvent des promotions sur des qualités en fin de série, ou des « deuxièmes choix » à des prix très attractifs (dans ce cas, la qualité des tissus reste intacte, les défauts – mineurs- sont uniquement esthétiques) https://www.extremtextil.de/en/fabrics.html

Les fils

Le choix du fil est important : attention à choisir un fil waterproof et résistant au soleil.

Pour les réparations en voyage (mais pas que) : le fil à dent est souverain pour faire une couture très solide (en plus il est ciré, donc il rentre très facilement dans les épaisseurs, notamment quand vous cousez à la main).

Marie trouve son bonheur ici : https://www.lefildevosidees.com/188-fils-haute-resistance

Rélie se fournit – encore !- chez extrem textil (attention le fil en Kevlar est d’une solidité irréprochable mais il est sensible aux UV, le fil à coudre en dynema lui est préférable pour des sacoches classiques, en revanche, il est très épais, vérifiez que votre machine à coudre le supporte).

Je complète ce billet ( 13 juillet 2023) après un échange avec Jennifer qui m’interrogeait par mail sur la qualité des fils :

 » Il y a beaucoup de qualité de fil. Les plus épais ne passent pas ou passent mal dans les les machines domestiques. Il faut aussi savoir que le fil de canette est encore plus chatouilleux : souvent je prends un fil plus épais dans l’aiguille que dans le fil de cannette, cela évite les bourrage de ma machine.
Il faut déjà essayer avec une aguille jean (100).
Si le chas est trop étroit, il vous faut changer de fil effectivement. Le mieux est un fil 100 % polyester.
Pour la grosseur, cet article est intéressant : https://carefil.fr/a-quoi-correspond-le-numero-d-un-fil.html

Pour la qualité, une marque sure est gutterman (il y en a d’autre mais je n’ai jamais eu de surprise avec cette marque) ou Alterfil. Je couds la plupart de mes projets avec un fil « 80 » et je n’ai jamais eu de problème (je l’achète en cône, mais il doit exister en bobine). »

Les autres composants :

L’exploration des magasins de bricolage recèle souvent quelques belles surprises mais n’oubliez pas que même l’épicerie du coin peut être une mine d’or (Rélie fait des rondelles dans des pots de fromage de blanc…)

Pour la rigidité Marie utilise des tapis en mousse pour la piscine.

En fonction de l’élaboration de votre projet, vous pouvez aussi traîner avec bonheur dans les magasin de jardinage… : les tuteurs en bambou (magasins de bricolage ou jardinerie) sont aussi très pratiques.

Conception de la sacoche

Il nous est impossible d’être exhaustives : la palette de création est bien trop large !

Vous retrouverez sur le site, quelques modèles exposées et les splendides sacoches de Béatrice présentées lors de l’atelier et en haut de ce billet donne une idée de tout ce qu’il est possible de concevoir.

Astuces de coutures :

Différents zips visibles sur une sacoche conçue et fabriquée par Béatrice

Chapitre Zip:

Pour enfiler le curseur dans le zip, cette méthode est souveraine (davantage que celle de la fourchette, à mon humble avis)

La méthode la plus facile pour enfiler un curseur 😉

Un moche dessin illustrant la préparation du zip : https://biclousetbidouilles.com/le-tuto-de-la-moustiquaire-de-hamac1-0/

Idéal : zip plus grand (et on l’inclut dans les coutures ensuite)
Sinon le plus simple : coudre des bouts aux extrémités

On trouve évidemment beaucoup de vidéos en ligne :
https://vm.tiktok.com/ZMYJDahWg/
Vous pouvez même les poser façon couture : https://vm.tiktok.com/ZMYJD6LLU/

Ou en mode grand luxe : https://vm.tiktok.com/ZMYJDG2F6/

Et ma méthode préférée : inclure un rabat pour protéger la fermeture éclair de la pluie : https://www.tiktok.com/@sewing_at/video/7192204839940558123?_r=1&_t=8ZxiGBpdnF7

Cette vidéo est également très pédagogique et détaillée :

Différents types de couture

La coupe

En préambule, et même si la qualité des tissus permet parfois de s’en dispenser, je vous conseille, lors de la coupe, de respecter le droit fil des tissus que vous utilisez (tous les tissus tissés – Cordura ou nylon Ristop – en ont un ; seuls les tissus non tissés, tels les bâches publicitaires, n’en ont pas).

En effet, pour des raisons de tension (les sacoches sont par définition cousues pour transporter des charges) il vaut mieux respecter le sens du tissu (parallèle ou perpendiculaire au droit fil) : c’est plus joli esthétiquement (cela évite les coutures qui se tortillent sur le tissu) et cela permet de respecter les charges de tension du tissu (c’est plus solide donc).

En général, le Cordura s’effiloche très peu (comme il y a un revêtement, il empêche les fibres de se défaire) et il n’est pas nécessaire de surfiler le bord franc de la coupe, en revanche, le nylon ristop, s’effiloche beaucoup.

Enfin, en règle générale, il est plus prudent (surtout quand on coud des angles) de se laisser une marge d’erreur. Pour la coupe des bandes avec lesquelles on forme le coté des sacoches, il est notamment préconisé de laisser plusieurs centimètres surnuméraires.

Les coutures proprement dites :

Attention à ne pas coudre trop serré des tissus épais : vous risqueriez de faire les frais de l' »effet pointillés » et d’affaiblir tant le tissu avec la couture qu’il pourrait se déchirer très rapidement : régler sa machine à coudre pour des points longs (ce n’est pas nécessaire de choisir le plus long, la couture risque d’être trop lâche). Et, pour les coutures épaisses, augmentez la tension du fil.

Attention au fil de canette sur les machines domestiques, il est rare qu’un fil épais et solide ne provoque pas de bourrages. Essayez de conserver votre fil épais dans le chas de l’aiguille mais de mettre dans la canette un fil solide mais pas trop gros.

Si votre machine patine et que le tissu accroche trop sous le pied, l’astuce est de mettre une bande de papier de soie (ou de papier à patron) sous celui-ci, il se détachera sans problème une fois la couture effectuée (vous pouvez évidemment vous en dispenser si avez un pied téflon ou un pied à rouleau).

Si votre tissu est épais, n’oubliez de mettre une aiguille idoine (souvent appelée « jeans ») et si possible neuve. Si votre tissu est vraiment très épais ou s’il comporte un élastomères qui le rend très difficile à coudre, sachez qu’il existe des aiguilles spécifiques (en vente ici).
Pour coudre les sur-épaisseurs, il y a plusieurs méthodes, toutes décrites ici. Par ailleurs, cette vidéo détaille bien l’utilisation d’une « belle-mère », accessoire que l’on trouve en vente ici par exemple.

Les coutures les plus solides sont la couture anglaise et la couture rabattue. Pour ces deux types de coutures, faites attention à prévoir des marges de coutures suffisantes car elles sont gourmandes.

La couture anglaise se fait en plaçant le tissu envers contre envers (et non endroit contre endroit comme une couture simple).
La couture rabattue se fait soit en plaçant le tissu endroit comme endroit (dans ce cas, il n’y aura qu’une seule couture apparente à l’endroit et deux coutures apparente sur l’envers) , soit en plaçant le tissu envers contre envers et ce sera l’inverse (deux apparentes devant et une seule couture sur l’envers).

La couture rabattue et la couture anglaise
(extrait de « tenues de sport, collection Magie des travaux d’aiguilles, 1975)

Vous trouverez pléthore de vidéos en ligne :

1- couture anglaise (la plus classique

tuto : https://dressyourbody.fr/fr/fiche-couture-couture-anglaise
https://youtu.be/0Of1z_1bseE

2 – la couture rabattue (on l’appelle à l’étranger, la couture française 😉

Vous trouvez un très bon tuto ici : https://dressyourbody.fr/fr/couture-rabattue

et en image ici : https://vm.tiktok.com/ZMYJU2hca/

« Dégraissage » des coutures (avant retournement).

Avant de retourner la sacoche, il faut dégarnir» les marges de couture notamment en coupant les coins de celles-ci (qui font des plis très disgracieux ) et ne laissant qu’environ 4/5 millimètre de marge sur les bords longs (éventuellement 3 mm sur les petites pièces). Je descends jamais en dessous de 3 mm sur les sacoches (sur les plus petites pièces) : si une réparation doit être faite ensuite (déchirure ou couture qui lâche) c’est plus facile de reprendre une couture qui a une marge de couture pas trop fine.

Les ressources pour accrocher ses sacoches :

Détail d’accroche d’une sacoche conçue et fabriquée par Béatrice

Sangles

Un certain nombre d’astuces relatives aux sangles, boucles et cie ont déjà fait l’objet d’un billet, je ne les reprends pas dans cet article.

N’hésitez pas à faire de la récup en première intention, cette sacoche qui en a vu de toutes les couleurs a, par exemple, été fabriquée uniquement avec des sangles de récup – et elle ne donne aucun signe de faiblesse !

On trouve de très nombreuses sangles sur le marché, nous ne mettons que quelques liens en vrac :

Sangles Rok ( très faciles à fermer et à régler, je les utilise avec bonheur sur mon rackpack) https://rokstraps.com/

Sangle « Voile Straps » (à partir de 50 cm), ici par exemple Cyclo-randonnée (très solide et très durable)

Sangles vaude : en 25 ou en 35 cm ; sangles Restrap, de longueurs variées, ou « spécial rack« …

On peut aussi utiliser la technique du matelotage, notamment avec les cordes en dyneema. Attention cependant, le dyneema n’a aucune élasticité, si vous devez l’utiliser pour une suspension, n’oubliez d’ajouter en bas de la sacoche un élastique pour tendre votre sacoche vers le bas.

Vous trouverez, par exemple, le tuto de la géniale manille textile (qui peut parfaitement constituer un système de suspension de sacoches) : https://youtu.be/5KcdbRD4gq4)

Corde (transfilée) en dynema qui maintient le fond de mon rackpack sur le porte bagage

Crochets, pattes métalliques etc.

Béatrice utilise avec bonheur des crochets plats achetés en magasin de bricolage (par exemple ici) mais également des matériaux métalliques recyclées ou détournées.

Bref, vous l’avez compris, le « champ des possibles » est quasiment infini. Du simple sac à linge sale aux sacoches conçues pour un usage spécifique, de l’épicerie du coin aux fournitures les plus techniques, l’on peut beaucoup s’amuser avec une machine à coudre…


En conclusion, un mot pour vous remercier de la pertinence de vos questions qui nous ont également donné plein d’idées. Il est vraisemblable que ce billet soit évolutif et mis ultérieurement à jour non seulement en fonction de vos éventuels commentaires mais également de nos propres découvertes.

(mis à jour en mai 2023)


Mars 2023 : Béatrice nous a fait l’honneur et le plaisir de partager son savoir-faire :

Ivan, dans les commentaires, nous présente ses formidables sacoches en bâche recyclable avec toutes les ressources pour nous permettre de les dupliquer

Un grand grand merci!

8 commentaires sur “Ressources pour l’atelier sacoche”

  1. Waow quel boulot pour avoir fait un site aussi complet et précis

    Mille merci à vous.

    Pour l’instant je ne me sens pas encore prête à me lancer mais c est un trésor d informations utiles. Merci

  2. Bonjour

    À la demande de Marie, je poste ici mon expérience de fabrication de sacoches.
    Il y a un sujet sur vélotaf.com dans lequel j’ai posté mon expérience, mais je vais la détailler ici.
    https://forum.velotaf.com/topic/33192-fabriquer-sa-propre-bagagerie/page__st__40__p__1056315#entry1056315

    Pourquoi ? Parce que j’aime bien fabriquer et apprendre, et que je trouve ça gratifiant de savoir faire des choses de ses mains.
    Je rappelle qu’Ortlieb, le monsieur, était un voyageur mécontent de la bagagerie de son époque et qu’il a fabriqué ses propres sacoches avec le succès que l’on connaît.
    Parce que c’est économique, dans mon cas, de la bâche de récup, un peu de métal, et des attaches à 2€.

    Le coût ? Ben, ça doit tourner autour de 8 euros les deux sacoches.

    Le poids ? 410g chaque sacoche contre 960g pour des Ortlieb, je gagne donc 550g X 2, 1kg100, ce n’est pas négligeable.

    L’étanchéité ? C’est très compliqué à faire et j’ai abandonné, mais ces sacoches sont celles pour la popotte, les médicaments, des produits emballés déjà dans des contenants étanches, et puis, je roule peu sous la pluie, je voyage en France, l’été, et quand il pleut… je vais au café, au restaurant, je roule 25km et puis ça n’est pas bien grave. Mais, mais, je suis sur une solution fait maison pour l’étanchéité et dès que je fais la réalisation, je la posterai.

    Les attaches sont maison et franchement, je ne les ai perdues que deux fois, une fois à la sortie de Nevers le long du canal où il y a des racines qui déforment la piste et dans une descente.

    La réalisation

    Donc elles sont composées de 3 pièces, 1 très longues qui fait le dos, le fond et le devant et deux pour les cotés. Pourquoi ? Je me suis dis que mécaniquement pour le poids ce serait mieux que le contraire.
    ATTENTION dans mon cas il faut impérativement commencer par la structure de l’attache. Attention au mesure, j’ai fait comme un fourreau avec une barre en alu percée à M6. Il sera impossible de faire le fourreau une fois les cotés assemblés. Ensuite coudre les cotés ou coller, j’ai essayé avec un fer à repasser, mais coudre est mieux, j’ai cousu deux fois, en haut et deux fois en bas. Pour la fermeture j’ai copié ortlieb, un trou dans la bâche, de la vieille chambre à air pour les attaches clips, on roule et on clipse. Pour les crochets, c’est de l’acier, fer plat leroycasto, tordus dans un étau, percés à 5mm et taraudés à m6. Pourquoi M6, parce que ce sont les vis de VBrake et que dans les ateliers vélo, il y en a des tonnes.
    Il faut créer les crochets pour le diamètre de son porte bagage.

    La matière : j’ai pris de la bâche de récup, mais tous les tissus ne se prêtent pas à des sacoches, à cause de l’abrasion, les miennes n’ont pas les dents de requin et frottent toujours un peu, une a un petit trou, mais facile à réparer.

    L’usage, courses, voyage, glanage de pommes, noix, déchèterie il faut voir la tête des gens quand j’y vais avec ma remorque faite maison* et mes sacoches. Bref, elles ne me quittent pas et je ne vois pas en acheter, sauf pour un tour du monde, mais je n’en suis pas là.

    C’est très plaisant de faire soi même et souvent ça intrigue et provoque la rencontre, on n’est pas non plus effondré quand il y a un accro, on peut consacrer son argent à autre chose, récupérer est bon pour la planète, un jour, une c’est crevée, mais c’était le dernier jour et il est facile de trouver des coutières qui peuvent les réparer.
    Même si je suis un partisan du moindre effort, je trouve les réalisations des autres cyclovoyageureuses superbes, avec des détails, de la précision.

    *https://forum.velotaf.com/topic/33062-ma-carriole-maison-et-de-recup/page__p__1026089#entry1026089

  3. Retour de ping : La micro-sacoche de cadre pour Brompton – Biclous et bidouilles

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