Je fais partie de ces gens qui accordent plus d’importance à leur oreiller qu’à leur matelas.
Moyennement satisfaite de mon matériel, je louchais depuis quelques temps sur l’oreiller en duvet que Marie s’était dégotté et dont le modèle n’était malheureusement plus suivi. Il me plaisait tellement son oreiller qu’en souvenir de toutes ces années où elle n’avait aucune vergogne à me piquer le mien, j’ai pensé lui barboter discrètement (et soyez-en surs, elle sait parfaitement de quel méfait je veux parler 😉 )
La raison m’a fait revenir à des desseins moins vilains et plutôt que de lui dérober, j’ai décidé de le copier ! Décision salutaire car non contente de n’avoir pas à traîner le lourd boulet de la culpabilité, mon oreiller est … plus léger que le sien !
Je l’ai confectionné avec les matériaux que j’avais sous la main (mais vous l’avez deviné, grande bidouilleuse devant l’éternel, j’ai toujours énormément de matériel sous la main), de sorte que je ne peux pas mettre les liens vers des fournitures précises mais vous devriez sans difficulté trouver dans vos armoires ou des recycleries le nécessaire pour en faire autant :
Fournitures :
- Du duvet (de récupération sur un vieux duvet, une vieille doudoune ou un vieil oreiller par exemple ; ou, si vous en avez l’usage chez un détaillant ici ou là par exemple) pour le poids qui vous convient, j’ai utilisé une trentaine de grammes mais si je devais le refaire j’en mettrais un peu plus (soit 40 à 50 g).
- Du tissu « anti-duvet » le plus léger possible. Si vous faites de la récupération avec un vieux duvet ou une doudoune, n’hésitez pas à récupérer, si c’est possible, l’enveloppe avec. En ce qui me concerne j’ai fait de la récup d’un hamac très léger que j’avais précédemment cousu mais qui s’est révélé trop élastique pour moi, il s’agissait d’un nylon ripstop du même genre que celui-ci (40 g/m2, anti-duvet, 4,90 € le mètre, offre spéciale, il va partir vite...) : il faut prévoir environ 1,50 mètre mais cela dépend de la largeur de votre tissu. Je conseille de calculer d’abord les surfaces des deux poches que vous allez coudre avec les dimensions que vous retiendrez puis calculer le métrage nécessaire en fonction de la largeur du lai.
- de la fine cordelette : environ 1 mètre.
- Un serre-cordon (de récup ou en mercerie)
- des aiguilles à coudre adaptées (des aiguilles machine « microtex » et une aiguille à chas fine ou extrafine), En effet, pour coudre le duvet, il est prudent d’utiliser des aiguilles les plus fines possibles.
- du fil polyester fin ou très fin (pas de coton pour le matériel de rando) .
Conception et dimensions :
L’oreiller est constitué d’une poche centrale dans laquelle est inséré le duvet et d’une bande latérale très large autour de laquelle court une cordelette. En resserrant la cordelette on crée, sous la partie en duvet, un espace dans lequel, au moment du coucher, on va glisser quelques vêtements. C’est cette superposition qui va permettre d’assurer tant la fermeté que le confort en gardant la légèreté du matériel !
Je n’avais pas sous la main les dimensions de l’oreiller de Marie, j’ai donc improvisé. Le résultat que j’ai obtenu me convient bien mais évidemment, adaptez les à vos propres goûts.
J’ai donc cousu deux poches successives :
1 – Une première poche dans laquelle j’ai mis le duvet, en prévoyant un large rebord (2 à 3 cm autour). Cette marge de couture me permettant de faire deux coutures l’une à coté de l’autre pour éviter que le duvet ne s’évade et c’est dans cette petite bande que je ferai ensuite une couture (légère), pour la maintenir en place dans la grande poche.
2 – Une seconde poche beaucoup plus grande (pour un résultat de 18 cm final, ajoutez au moins 20 cm pour tenir compte des valeurs de couture).
Réalisation :
J’ai cousu la première poche en laissant une petite ouverture par laquelle j’ai glissé le duvet (en essayant d’en faire voler le moins possible dans l’appartement !) puis, j’ai fait une couture double autour.
J’ai ensuite cousu la seconde poche, d’une part en laissant une petite ouverture dont j’ai surfilé les bords.
Une fois la seconde poche retournée, j’ai placée à l’intérieur la petite poche que j’ai centrée du mieux avant de la fixer en cousant (à la main avec un fil fin) à travers la bande sur laquelle j’avais fait les deux coutures plus haut.
Puis j’ai formé une ganse tout autour dans laquelle j’ai passé la cordelette puis un serre cordon.
Voilà, l’oreiller est fin prêt et totalement validé par mon équipe « confort » particulière exigeante ! Je rajoute que je l’ai testé avec bonheur tout l’été et que je me félicite non seulement de son poids (77 grammes) que de son faible encombrement.
Et j’ai poussé le luxe qu’à me coudre dans une belle chute de soie une taie d’oreiller « spécial rando » !