C’est la mort dans l’âme qu’à l’été 2025 il a fallu que j’accepte l’idée de me séparer de ma vieille Vanoise 2 (par Co-te-nor) de …. 39 ans d’age!
En effet, nous l’avions acheté au Vieux Campeur fin Août 1986 pour randonner à pied. Presque 40 ans plus tard , elle était toujours là après des milliers de kilomètre à pied et à vélo, de la France jusqu’en Asie Centrale, en passant par les Pyrénées , l’Islande, l’Écosse et le moment que je craignais est arrivé : la toile de ma vaillante petite tente se déchirait à la moindre sollicitation, il me fallait en faire le deuil.
Je n’ai pas investi au hasard, j’ai réfléchi et je me suis imposé un cahier des charges. En effet lors de mes ultimes pérégrinations calédoniennes de 2025 j’ai trouvé refuge un jour de septembre au camping de Cashel (parfait pour les randonneurs, je vous le conseille) , histoire de recharger mes power-banks, prendre une douche et surtout faire une lessive.
Ce camping, le long du Loch Lomond, accueillait nombre de randonneurs arpentant la West Highland Way, j’ai donc fait au matin le tour du coin des « backpackers » après une nuit, certes un peu pluvieuse, certes un peu venteuse mais tout à fait paisible au regard des tempêtes, des grains et des avis de grand frais que j’avais affrontés les deux mois précédents.
N’oubliez pas : En Écosse, « loch » ne se prononce par « lok » mais /Lɔx/ ( le x étant la même prononciation que la jota espagnole) :
(fichier audio de https://learngaelic.scot/dictionary/index.jsp )
Bref, j’examinais soigneusement les tentes, cherchant à repérer celle qui serait peut être bientôt ma nouvelle compagne.
Prenant des renseignements sur un modèle fort plaisant son propriétaire m’en a fait l’article en déclarant qu’après ce qu’elle avait affronté la nuit dernière elle pouvait tout affronter… Hum hum, j’ai compris que nous n’avions pas tout à fait les mêmes desiderata et qu’il me fallait mettre à plat mes priorités.
Cahier des charges :
- résistance accrue au vent (le plus important)
- couleur sombre pour pouvoir se planquer
- un grand auvent pour pouvoir entreposer toutes mes sacoches sans devoir les rentrer à l’intérieur
- privilégier la résistance et la durabilité plutôt que la légèreté
- une porte avec moustiquaire complète (pour pays chauds)
- tente intérieure amovible (pour pouvoir la démonter quand le double-toit est trempé mais aussi faire un bidouillage pour la monter sans devoir tendre l’intégralité du double-toit lors des canicules)
- Si possible 4 saisons
- Pouvoir s’asseoir dedans
J’ai éliminé :
- La tente MT900 de Décathlon . J’ai la version 3 places que nous utilisons avec mon mari quand nous voyageons en couple. Elle est légère , bien faite, pratique mais le double toit est un peu difficile à enlever, le tapis de sol un peu trop fin, elle est solide mais ne résiste pas à une tempête.
Rèlie possédant le modèle une place j’ai pu aussi vérifier que le auvent est un trop petit pour moi. - les tentes Hilleberg qui remplissent parfaitement ce cahier des charges mais elles valent 1200 euros…Je regrette de ne pas en avoir les moyens.
- les tentes MSR , d’une part parce qu’elles viennent des USA et la politique actuelle de Trump m’incite franchement au boycott, mais aussi parce que j’ai eu vent d’une fragilité importante au niveau de l’attache des arceaux
- Vaude parce que le traitement calamiteux du SAV suite à la malfaçon des sacoches aqua back, qui ont laissé en rade des milliers de cyclos m’a révulsé (je rappelle qu’ils n’ont JAMAIS effectué de rappel de produit et que tous les ans des sacoches Vaude peu utilisées continuent de s’éventrer ).
J’ai hésité avec la Svalbard 1PU de Nordisk qui est donnée pour résister à des tempêtes (et l’enroulage du double toit par temps chaud est juste génial) mais le auvent était vraiment trop petit pour moi et j’ai donc fini par jeter mon dévolu sur la Vern1 de Nortent.
Je rappelle que je ne cherchais pas une tente légère mais une tente solide : elle pèse entre 2,5 kg et 3kg (en rajoutant un tapis de sol surnuméraire) et cela me convient parfaitement pour la randonnée à vélo.
Les données constructeur :
- 4 saisons
- Capacité: 1,5 personne
- Double-toit :Ripstop silnylon 30D, HH 3000mm (1740 g with inner)
- Tapis de sol: 70D nylon, HH 10000mm
- Haubans: Dyneema 10 pcs
- Sardines: 18 aluminium Y-peg (288 g, 16 g each)
- Arceaux: Trois de 9,5 mm high quality aluminium, 7001 series. (780 g),
- Sac: 70D ripstop silnylon (70 g)
- Poids min: 2,4 kg
- Poids max: 2,88 kg
- Hauteur: 100 cm
- Longueur: 260 cm
- Largeur: 200 cm
- Taille empaquetée: 40×19 cm (length x diameter)
Appréciations après un premier test :
Je l’ai essayé pendant 14 nuits entre le 18 et 30 octobre 2025 entre Vichy et la Champagne via le Massif Central, le Beaujolais, la Bourgogne, le Morvan…
Je n’avais malheureusement pas emmené le tapis de sol surnuméraire pourtant en ma possession. Je l’ai regretté : le temps étant fort pluvieux c’est quand même plus agréable d’avoir une bâche couvrant le sol du auvent , c’est pratique aussi pour les pique-niques du midi, ainsi que pour vérifier la qualité du sol (ronces!) avant de s’installer.
Habitabilité : formidable!
Elle est spacieuse. 260 cm de long, la tente intérieure a un dégagement bien pratique au niveau des hanches et avec une hauteur de 100cm pas de problème pour s’asseoir.
Comme est rigoureusement symétrique on peut s’installer vers la droite ou la gauche en fonction de la pente.
Imperméabilité : J’ai eu 40 heures de pluie sans discontinuer . J’ai planté le soir à 18h , et j’ai quitté mon bivouac le surlendemain après une jour complète de flotte et je n’ai eu quasiment aucun problème.
Il faut quand même prendre garde à utiliser un nombre suffisant de sardines et songer à les placer aux endroits stratégiques. Je l’avais fort bien haubanée mais j’avais omis d’écarter la toile du double toit sur les longueurs. Lorsque j’ai vu que le tissu intérieur était en train de se mouiller je suis sorti pour corriger (le vent plaquait le double-toit contre la tente intérieure) en rajoutant les sardines que j’avais omises et tout est rentré dans l’ordre.
J’ai eu quelques mini-gouttes qui sont apparues sur le toit de la tente intérieure mais avec le vent qui agitait le tout cela pouvait fort bien venir de la condensation sur l’intérieur du double toit. Rien n’est rentrée dans la tente en tout cas.
Le tapis de sol a parfaitement tenu le coup mais j’étais installé en pente (j’ai un peu d’expérience en la matière) et j’ai donc évité les flaques.
Respirabilité : Je ne suis pas très bon juge en la matière : ma petite tente précédente avait un intérieur en coton (magique! ) et n’était donc aucunement sensible à la condensation.
Malgré tout j’ai trouvé le tissu intérieur très bien : il n’est pas humide le matin, on peut se coller contre sans avoir le duvet mouillé (contrairement à la MT900 de décathlon )
Il y a deux ouvertures qu’on peut choisir d’ouvrir ou fermer dans la tente intérieure (une à chaque extrémité) et une ouverture dans le auvent (qu’on peut régler à l’aide du zip de fermeture du auvent)
Honnêtement , c’était l’automne, il a plu toutes les nuits et au matin de toute façon la tente était complètement trempée, je ne peux avoir un jugement fiable en la matière. L’été prochain je vous en dirai plus.
Solidité : Alors je ne m’y attendais pas du tout mais elle a essuyé la tempête Benjamin en pleine nuit. Même si les vents en Bourgogne n’ont pas soufflé à 150km/h une grosse branche est tombé sur Corentine 🚲 dans la nuit m’imposant un nécessaire déplacement loin des arbres, en plein champ et donc en plein vent. Elle a parfaitement bien résisté! Rien n’a bougé et j’étais parfaitement rassurée à l’intérieur.
La bonne nouvelle c’est qu’elle est AUTOPORTANTE. C’est n’était pas du tout dans mon cahier des charges, ça c’est révélé bien pratique pour déménager en urgence!
Par contre il faut que je prenne garde à l’arrimer correctement, il m’est arrivé de devoir la sécuriser en pleine nuit ayant négligé de mettre un nombre suffisant de sardines.
Impossible de juger de la durabilité après deux semaines même exigeantes mais les matériaux semblent solides et les fourreaux des arceaux sont renforcés avec de la Dyneema aux endroits en contact avec le sol.
Elle est donné pour 4 saison et pourra aussi résister à des chutes de neige.
Ses arceaux peuvent être doublés le cas échéant, mais ça rajoute du poids, je n’en vois pas trop l’utilité pour le moment
Les petits plus :
6 poches en tout. Dont celles au dessus de la tête qui ravissent mes lunettes !
comme déjà dit précédemment l’autoportance
Les deux grandes ouvertures qui permettent d’en choisir une en fonction du vent, voire d’ouvrir les deux par temps chaud.
Le fil à linge : Elle a aussi un fil à linge déjà installé, dont je me suis finalement servi chaque nuit. Avec ce temps pluvieux J’ai pris l’habitude d’y mettre systématiquement mes chaussettes , mon bonnet , mon tour de cou, c’était beaucoup plus agréable que de les laisser macérer au sol (toutes mes excuses je n’ai pas songé à faire la photo de mon petit linge pendouillant au petit matin)
Les élastiques pour garder enroulé les haubans. Je vais garder l’idée pour le refaire sur ma tente Decathlon , c’est proprement génial et ça fait gagner de longues heures de démêlage!
Astuce par temps pluvieux : n’hésitez surtout pas à retirer la tente intérieure en la détachant du double-toit (maintenue grâce à un système élastique et d’anneaux) . C’est un petit peu fastidieux au début (surtout pour la remettre) mais on prend vite l’habitude et c’est vraiment indispensable quand on ne peut faire sécher dans la journée.
Sinon quand on déplie il faut vraiment éponger …
En conclusion
J’en suis pour le moment absolument ravie, elle est facile à installer, le double toit descend bien bas et protège du vent. La grande ouverture est bien agréable quand le temps est clément. Elle correspond parfaitement à mes exigences semblant être aussi à l’aise pour le gros vent, le mauvais temps comme la chaleur. Il est bien évidemment question de la tester plus avant et de compléter cet article dès que l’occasion se présentera.
